Il ne faut surtout jamais forcer un enfant qui ne veut pas manger. S'il refuse, c'est qu'il a une raison, même si elle ne vous est pas perceptible. Dites-vous également que ce type de situation évolue et qu'elle ne va pas forcément s'aggraver.
Un bon exemple est celui d'un petit enfant souffrant d'une rhinopharyngite. Ses parents l'aident en le soignant mais il a lui-même besoin de mobiliser son énergie pour se défendre contre la maladie. Il va donc utiliser l'immense énergie qu'il consacre habituellement à manger, à combattre la maladie. Un enfant sait qu'il peut y arriver car il a des réserves et est naturellement gras.
Forcer un enfant à manger reviendrait donc à aller contre un processus naturel de défense. Si les parents s'obstinent dans cette voie, l'enfant le ressent de la sorte et s'inquiète de l'anxiété de ses parents face à son refus de nourriture.
L'enfant se sent alors tiraillé entre la confiance qu'il a en ses parents et celle en ses propres perceptions. Il ne se sent donc plus en sécurité. Ce sentiment risque alors de perdurer après qu'il soit guéri, ce qui l'amènera à continuer de refuser à s'alimenter. Il lui faudra alors pas mal de temps pour retrouver confiance en lui. Cela peut parfois prendre des mois tant le forçage l'aura marqué.
Arrivé à ce stade, un véritable cercle vicieux se dessine et les jeux de pouvoir autour de la nourriture font leur apparition. La mère vit très mal cette situation car elle se sent très impliquée par cette fonction qui a débuté au cours de sa grossesse. Si son enfant refuse de manger, elle se sent niée dans son rôle de mère. Si, par contre, elle parvient à l'accepter, elle permet à son enfant d'être différent d'elle, elle le libère et lui offre la capacité à être pleinement lui-même.
Afin de résoudre le refus de s'alimenter d'un enfant, il suffit de lui dire "Tu ne veux pas manger, je ne te donnerai pas à manger". Il ne faut pas non plus le mettre à table et l'en écarter lorsqu'il veut prendre quelque chose. L'enfant va alors sentir quelque chose se passer en lui et la faim lui reviendra. Rassurez-vous, il ne tiendra pas plus d'une journée ou deux et le cercle vicieux aura tôt fait de se briser.
Il est vital de suivre ce conseil malgré votre inquiétude face à votre enfant malade qui n'a rien dans le ventre. Faites-lui confiance et proposez-lui du sucré, dans un premier temps, car il l'acceptera plus volontiers. Ne perdez donc pas votre énergie dans un combat inutile et dites-vous que lorsque son appétit reviendra, vous pourrez reprendre un régime plus équilibré mais d'ici là, donnez-lui ce qu'il souhaite car un enfant malade a besoin d'énergie rapidement libérée et le sucre en a toutes les compétences.