Dieu sait si vous l’avez désiré, ce petit être ! Il est enfin là, blotti tout contre vous. Dès le moment où vous avez su que vous l’attendiez, vous lui avez donné tout votre amour et, tout au long de la grossesse, vous l’imaginiez et le cajoliez en rêve. À présent, voilà venir le soulagement, la fierté, le rêve, la tendresse mais parfois aussi le désarroi, l’inquiétude, l’angoisse.
Les premiers jours de bonheur et d’amour absolu pour ce petit passés, sa dépendance et son besoin de vous qui vous touchaient tant au début, vous donnent un peu le vertige. Vous êtes fatiguée, déroutée et les questions se bousculent. Il faut oser dire tout haut qu’en devenant maman, on ne plonge pas forcément dans un océan de bonheur où tout est rose. Il arrive qu’on puisse, même avec le plus beau bébé du monde, se sentir désespérément seule.
Il faut pouvoir dire que l’amour des parents pour l’enfant ne s’établit pas nécessairement à l’instant où il vient au monde mais progressivement. Jour après jour, mois après mois, vous apprendrez à l’aimer en vous occupant de lui. Cela peut prendre du temps et varier en fonction des événements : quoi de plus normal, après quelques nuits trop courtes de ressentir un peu d’agacement pour votre bébé, vous qui aviez le cœur comblé, les premiers jours, en clinique.
La sécurité affective, au même titre que la nourriture, est essentielle pour le développement physique et psychologique de votre bébé. Serrez-le dans vos bras, caressez-le, portez-le, touchez-le, tous ces gestes d’amour et de tendresse lui procurent bien-être et sécurité. Pour créer ces liens d’amour, il n’y a pas de recette miracle. Manifestez votre désir d’être maman et papa et cela, avec votre caractère, votre histoire familiale. Fiez-vous à votre intuition et à votre bon sens, la nature fera le reste…
Entre vous deux, ce n’est, au début, qu’une question de regards, pleurs, succions, sourires, babillages, attentions et contacts. Progressivement, tous vos gestes vont prendre un sens: par certaines mimiques, votre bébé comprendra que vous allez le nourrir ou le laisser seul. De votre côté, vous apprendrez à reconnaître ses bruits, la nature de ses pleurs. C’est à travers ces petits riens que l’amour naît et se renforcera. Si vous éprouvez des difficultés à créer ces liens harmonieux, parlez-en à votre entourage, à votre médecin mais surtout, ne vous enfermez pas dans la culpabilité et la souffrance.