Si cette aventure vous arrive, faites d’abord confiance à la volonté de vivre de votre tout-petit. Car c’est une réelle épreuve que de ne pas pouvoir prendre son enfant dans les bras pour l’embrasser, le nourrir, le caresser, il semble si fragile et vulnérable perdu dans sa couveuse. Il est impressionnant avec ses tubes qui vont dans tous les sens. Il faut en effet l’aider à respirer et le nourrir artificiellement le temps que son organisme finisse de grandir.
On parlera d’un bébé prématuré s’il naît avant votre 35ème semaine de grossesse.
La couveuse va permettre à bébé de continuer son développement car elle va récréer les mêmes conditions que l’intérieur de votre utérus si confortable : température 34-35°.
Les poumons de votre bébé n’ont pas encore atteint leur maturation définitive. Respirer lui demande de gros efforts qui sont insuffisants pour lui apporter l’oxygène nécessaire. C’est pourquoi on introduit une petite sonde par la narine dans la trachée, qui lui apporte l’air nécessaire.
Il ne sait pas encore téter. Il faut donc le nourrir artificiellement pour qu’il reçoive tous les nutriments nécessaires à sa bonne croissance. Dans ce tube, introduit par la bouche ou le nez jusqu’à l’estomac, passera successivement de l’eau sucrée et enfin du lait maternel. Le nombre de repas passera progressivement de 12 à 7 au moment de la sortie de la maternité.
Voilà votre grossesse brusquement arrêtée et cela souvent dans des conditions bien angoissantes. Il faut passer le choc, surmonter ce brutal arrachement et s’habituer tout doucement à la vue de son bébé en couveuse.
Il est très important de savoir que toutes ces machines sophistiquées ne remplacent en rien votre présence et celle de votre partenaire. Câlins et caresses, même au travers d’une vitre, contribuent beaucoup à la guérison des prématurés.
Si la vue de votre bébé dans un tel état vous est insupportable, ne vous forcez pas et demandez à l’infirmière de vous y accompagner progressivement. Elle vous aidera à communiquer avec lui. Le personnel dans un service néonatal est généralement très bien formé pour vous soutenir dans ces moments difficiles. N’hésitez pas à parler de vos inquiétudes à votre médecin, trait d’union entre les parents et le monde de l’hôpital.
Ce qui semble si naturel, en d’autres circonstances, est perturbé ici par l’état du bébé et cette couveuse qui l’isole complètement du monde extérieur. Au début, caressez-le doucement à travers les « mains » de la couveuse. Parlez-lui, chantez, il y sera très sensible.
Petit à petit, vous pourrez le prendre dans les bras et lui faire découvrir votre odeur et le contact avec votre peau qui sera si rassurant. Lorsqu’il sera autorisé à prendre du lait, si possible, utilisez un tire-lait pour recueillir le vôtre.
Lorsque votre bébé pèse environ 2,8 kg et que les derniers examens révèlent un enfant en parfaite santé, vous recevez tous les deux enfin votre billet de sortie ! Bien sûr, il vous semble encore bien chétif et si fragile. L’amélioration de son état va se poursuivre encore pendant plusieurs années. Cette volonté de vivre compensera rapidement le retard du début pour même se transformer en vitalité hors du commun. Pour s’en convaincre, il suffit de savoir que Jules César, Napoléon, Victor Hugo, Jean-Jacques Rousseau et Newton étaient prématurés.
Mère et enfant enfin ont besoin l’un de l’autre. Se retrouver après une longue séparation peut demander un plus grand effort pour se comprendre et s’écouter. N’hésitez pas à parler de vos difficultés à votre entourage et à votre médecin.