Lorsque le travail est suffisamment avancé, que le col commence à être dilaté, l’équipe médicale vous transfèrera en salle d’accouchement. Pour savoir si la mise au monde de bébé est proche, la sage-femme effectuera un toucher vaginal pour établir le score de Bishop. Gradué de 1 à 10, il permet de connaître l’évolution du col de l’utérus. On parle de maturité du col. Au-delà de 6, le col est mature (la sage-femme peut passer un ou deux doigts), c’est-à-dire qu’il est ouvert, court (1 cm environ) mou et centré sur le vagin. Bébé va bientôt naître !
C’est une étape qui peut être longue, surtout pour un premier enfant. Tout dépend de la nature des contractions, du nombre d’accouchements que vous avez vécus, de la taille de votre bassin ainsi que de celle de bébé, de sa position… En règle générale, il faut compter une heure pour que le col se dilate d’un centimètre. Un accouchement dure donc en moyenne douze heures mais il ne s’agit que d’une moyenne. Certains peuvent être beaucoup plus courts et d’autres… beaucoup plus longs !
Pendant cette période, une sage-femme vous assistera : elle viendra vous rendre visite toutes les heures pour contrôler l’évolution du travail, surveiller votre tension artérielle et votre température. C’est à elle que vous demanderez que la péridurale vous soit administrée. Elle transfèrera ensuite la demande à l’anesthésiste qui viendra vous la poser. La péridurale peut avoir pour effet de ralentir les contractions. Si tel est le cas, vous recevrez des ocytocines qui accélèreront le processus.
C’est une phase difficile pour la future maman car les contractions sont douloureuses. Il faut essayer de rester le plus décontractée possible, de ne pas lutter contre la douleur mais de l’accompagner et de s’en détacher, grâce à un travail respiratoire et à des positions adaptées qui vous soulageront.
Vous aurez envie de pousser. Mais il faut encore éviter de le faire.
Ce n’est que quand le col est complètement dilaté et que bébé commence à descendre que vous pourrez pousser. Cette période dure en général 20 à 30 minutes. Votre pubis et votre vulves seront rasés (ou vous l’aurez fait chez vous). Une sonde vous sera installée si votre vessie n’est pas vide.
Vous serez généralement installée en position gynécologique mais vous pouvez demander à l’équipe soignante de choisir une autre position. C’est un point à discuter avant votre accouchement. Vous pouvez en effet choisir d’accoucher à quatre pattes, sur le côté ou assise. Ces positions très utilisées dans les pays nordiques ou en Grande-Bretagne ont le mérite de respecter la physiologie de l’accouchement et détendre le périnée. Elle permet aussi de faciliter le travail respiratoire.
La sage-femme vous aidera à suivre le rythme des contractions, particulièrement si vous avez une péridurale qui rend les sensations de poussée moins évidentes. Elle vous demandera de pousser 2 à 3 fois sur chaque contraction et d’accompagner ces poussées par un travail respiratoire. C’est le moment ou jamais de mettre en pratique ce que vous avez appris lors de votre préparation ! Vous pouvez pousser en bloquant l’air ou au contraire pousser et accompagner cet effort par une très longue et profonde inspiration. La poussée doit être la plus longue et la plus forte possible pour aider votre bébé à descendre.
Certaines positions vous sembleront plus évidentes à ce moment-là, comme de remonter les genoux vers les épaules.
Lorsque le crâne de votre enfant arrive près de la vulve, vous allez relâcher vos efforts pour permettre à l’équipe médicale de dégager bébé. A moins que vous ne puissiez vous-même l’attraper et l’aider à sortir.
Votre enfant est dans vos bras et l’émotion qui submerge les parents est si forte et particulière qu’elle est difficilement descriptible. Malgré les efforts que vous avez fournis, vous aurez encore la force de prendre votre bébé. Plus vite et plus longtemps il sera contre vous, plus il sera rassuré de retrouver votre odeur, d’entendre votre voix. Tous ses sens sont en alerte ! Parlez-lui, caressez-le pour l’apaiser après ce long voyage. Si votre enfant n’a pas besoin de soins particuliers, posez-le directement contre votre peau pour qu’il se sente en sécurité.
Mais votre travail n’est pas encore terminé ! Après un bref repos, les contractions utérines vont reprendre pour expulser le placenta. C’est la délivrance. Les médecins examineront attentivement le placenta pour vérifier qu’il est complet. Dans le cas contraire, ils procèderont à une révision utérine : votre gynécologue introduit sa main dans votre utérus pour vérifier l’absence d’anomalies.
Si vous n’expulsez pas spontanément le placenta, l’obstétricien le retirera de la même façon. Il peut arriver que vous perdiez plus de sang que la normale. Si tel est le cas, il faudra que votre médecin retire très rapidement le placenta. Il s’agit alors d’une hémorragie de la délivrance. Vous allez rester deux heures dans la salle d’accouchement sous surveillance médicale. Après les premiers soins, bébé viendra vous rejoindre.
Pendant que vos contractions se succèdent, bébé progresse dans le bassin. Au début de l’accouchement, il commence par descendre dans le bassin. Lorsqu’il voudra passer le « détroit supérieur » du bassin, relativement étroit, il devra tourner sa tête à 45 ° pour pouvoir s’engager et se positionner dans la partie plus large du bassin. Il doit présenter la partie la plus étroite de sa tête : le plus souvent, il va fléchir la tête, le menton sur la poitrine.
Lorsque sa tête est engagée, grâce aux contractions, il va commencer à descendre. Bébé va avancer doucement. La tête est toujours en position oblique. Véritable contorsionniste, il va effectuer une rotation à 45 ° pour se placer en position verticale. Sa tête va prendre appui sur le périnée qui s’ouvre pour le laisser passer, au niveau du pubis. Arrivé à la vulve, il redresse sa tête. Le haut du crâne apparait. Sous les efforts conjugués de la mère et des sages-femmes, il sera accompagné en douceur jusqu’à ce que les épaules soient dégagées. Une fois les épaules sorties, le reste du corps sort sans problème.
Il ne vous reste plus qu’à recueillir votre enfant dans vos bras !
Lorsque l’accouchement se prolonge et que bébé a du mal a descendre ou s’il est en détresse, l’équipe médicale viendra lui prêter main forte pour l’aider à venir au monde.
Il s’agit d’une incision effectuée en bas de la vulve : la sage-femme ou l’obstétricien la pratique sur une poussée, quand la tête du bébé arrive et que le périnée est fragile, trop tonique ou que la tête du bébé trop grosse. Elle est effectuée pour éviter une déchirure plus importante et irrégulière. C’est une intervention fréquente, non douloureuse si vous êtes sous péridurale. Mais, aujourd’hui, elle est pratiquée de manière moins systématique.
Par la suite des points seront posés. Pour assurer une parfaite cicatrisation, il faudra respecter quelques règles d’hygiène.
Le forceps est une sorte d’outil composé de deux grosses cuillères qui se positionnent de part et d’autre de la tête de bébé pour l’aider à sortir lors de la poussée. Les forceps s’utilisent quand la tête du bébé est bien engagée et s’accompagne d’une épisiotomie. Une anesthésie locale sera effectuée si vous n’avez pas demandé de péridurale. Les forceps peuvent laisser des marques rouges sur le visage de bébé, ou sur son crâne. Rien de grave ! Elles s’effacent très rapidement.
C’est une ventouse qui est posée sur le haut de la tête de bébé pour l’aider à se diriger. Lors d’une contraction, l’obstétricien tire doucement pour faire fléchir la tête de bébé.
Il s’agit de deux branches qui permettent de guider la tête de l’enfant lors de l’accouchement.
La césarienne est une intervention chirurgicale très bien maîtrisée qui va permettre d’extraire bébé grâce à une incision pratiquée au niveau du bas ventre. Si elle n’est pas programmée, elle peut être imposée par les circonstances de l’accouchement, quand bébé souffre ou risque de souffrir. Si vous n’êtes pas sous péridurale, une anesthésie générale peut être pratiquée. Sous péridurale, vous restez consciente mais vous ne voyez rien car un champ opératoire masquera l’opération.
Assister – et participer – ou pas à l’accouchement est une décision à prendre à deux qui peut différer d’un couple à l’autre. Même si de plus en plus de pères sont présents au moment de la naissance de leur enfant, il n’y a pas de règle générale ou obligatoire. Ne pas assister à l’accouchement de sa femme ne fait de l’homme un mauvais papa ou un mauvais mari ou compagnon.
Il se peut que la future maman refuse que le père de l’enfant soit présent pendant l’accouchement pour préserver sa pudeur, pour pouvoir s’exprimer comme elle le souhaite, pour éviter d’avoir à se montrer sans une situation particulière.
Le père peut lui aussi ne pas souhaiter assister à l’accouchement par crainte de ne pas savoir réagir correctement, par peur de ne pas supporter la tension et la vue du sang, pour ne pas garder en tête certaines images qui le choqueraient.
Mais il y a différentes façons d’être présent à l’accouchement : en restant près de la maman bien sûr, mais aussi en la soutenant moralement même si le père n’est pas dans la salle d’accouchement, ou encore en effectuant des allers et retour entre la salle de naissance et l’extérieur… Pour se préparer à devenir papa, il est utile d’assister à quelques séances de préparation effectuées par la maman et dispensées par une sage-femme. Les hommes peuvent être surpris par le déroulement de l’accouchement ou les réactions de leur femme.
Si le papa est présent lors de la naissance, il pourra se placer près de la tête de la maman ou s’il le désire, face à elle pour voir venir son enfant au monde. Quoiqu’il en soit, il faut respecter la sensibilité de chacun, et sa pudeur. Certaines femmes (et certains hommes) ne souhaitent pas tout voir. Ce sont des questions à aborder ensemble.
Il appartient ensuite à chacun de trouver les gestes apaisants et les mots réconfortantes pour soutenir leur femme pendant leur accouchement.
Après la naissance du bébé, le papa pourra couper le cordon ombilical s’il le souhaite et de participer aux premiers soins de bébé aux côté du personnel soignant.
La plupart du temps, si bébé est en bonne santé, il restera un moment tout contre sa mère. Il sera au chaud contre vous : c’est le moment de la découverte et de la rencontre. Peut-être ne ressemblera-t-il pas à ce que vous avez imaginé. Peut-être que vos sentiments seront confus… C’est normal. L’intensité des moments que vous venez de vivre, la fatigue, cette naissance vous bouleversent. Laissez vos sentiments s’exprimer librement !
Il se peut que bébé vienne naturellement chercher votre sein : toutes ces émotions lui ont donné faim ! Si vous souhaitez allaiter, le colostrum est très riche et l’aidera à récupérer.
Viendra ensuite le temps de la toilette et des soins : une fois le cordon coupé par l’équipe médicale ou le père, les sages-femmes nettoieront ses narines, sa gorge, ses yeux. On lui donnera de la vitamine K, puis il sera pesé et mesuré. Une petite toilette sera effectuée pour le vernix caseosa qui recouvre sa peau. Puis il viendra vous rejoindre !