2% des grossesses environ sont des grossesses extra-utérines ou GEU. Elle touche 15 000 femmes en France chaque année et ses conséquences peuvent être graves. C’est pourquoi il faut consulter dès l’apparition des premiers symptômes.
Lors d’une grossesse « normale », l’ovule est libéré et vient se nicher dans les trompes. Les spermatozoïdes présents dans le vagin remontent jusqu’à celui-ci afin de le féconder. L’ovule devient alors un œuf et descend vers l’utérus pour nidifier dans la paroi utérine où se développera le futur embryon.
Dans le cas d’une grossesse extra utérine, l’ovule ne nidifie pas dans l’utérus mais dans la trompe. La grossesse débute donc hors de l’utérus. L’œuf mal implanté commence à se développer. Or la trompe trop petite, ne peut recevoir un embryon.
Les premiers symptômes d’une GEU sont identiques à ceux d’une grossesse normale. Mais par la suite, surviennent des douleurs dans le bas-ventre et des saignements bruns, dus à la présence de l’œuf dans la trompe. Attention, ces symptômes-ci ne sont pas non plus nécessairement signe d’une GEU, c’est pourquoi il convient de consulter votre médecin.
Seul le médecin pourra vous diagnostiquer une grossesse extra-utérine. Pour la confirmer en effet, il associera échographie, toucher vaginal et prise de sang (pour analyser le taux de HCG). L’échographie permettra de voir si oui ou non l’œuf est en dehors de l’utérus et s’il y a présence anormale au niveau des trompes. Si l’œuf ne se développe plus, le dosage de HCG va cesser rapidement de croitre et va même diminuer, signe que la grossesse a cessé.
Les GEU sont augmentées par : une anomalie des trompes, des antécédents de maladies sexuellement transmissibles, un tabagisme important, une exposition au distilbène, le port d’un stérilet, des interruptions volontaires de grossesse à répétition. C’est pourquoi n’attendez pas à consulter lors d’un retard de règles et de douleurs dans le bas ventre accompagnées de saignements. Allez voir votre médecin très rapidement.
La grossesse extra utérine est un cas d’urgence. Une intervention doit être pratiquée rapidement. Pour cela deux traitements existent :
Un traitement chirurgical qui dans la majorité des cas se pratique sous forme de coelioscopie. L’œuf sera alors aspiré avec le sang et tout sera fait pour sauver la trompe. Mais parfois si elle est trop abîmée comparativement à l’autre trompe, le chirurgien sera contraint de l’enlever partiellement ou totalement.
Ou bien un traitement médicamenteux qui est en général une administration intramusculaire ou par radioguidage directement dans l’œuf, de méthotrexate. Ce produit aura pour action de nécroser l’œuf. En plus de ce traitement, une surveillance échographique sera faite pour surveiller que l’œuf a bien disparu et que tout rentre dans l’ordre, car dans de rare cas, une rémission spontanée apparaît.
Après avoir vécu une GEU, votre grossesse suivante sera très surveillée, surtout dans les premiers temps de la grossesse. En effet, même s’il est rare de refaire une GEU, cela peut arriver de nouveau si la trompe par exemple n’a pas été bien cicatrisée. Rassurez-vous, avoir vécu une GEU n’est pas une condamnation à la stérilité.
Attendez cependant quelques mois avant de retenter et demandez l’avis du chirurgien qui vous a opéré. Sachez que dans la plupart des cas, les femmes ayant souffert d’une GEU sont enceintes de nouveau dans les deux années qui suivent. Que vous ayez donc été traitée chirurgicalement ou par méthotrexate, même si une trompe vous a été retirée, vous pourrez sans aucun doute retomber enceinte et mener une grossesse à terme.